9 juin 2009

Estonian Air lance une ligne Tartu-Stockholm, pourquoi?

Sur une note plus légère et décontractée, ce court billet pour annoncer l'ouverture par Estonian Air d'une route Tartu-Stockholm à partir du 24 Août.

Les vols seront proposés les Lundi et Vendredi à 17h05 depuis la capitale suédoise et à 20h depuis la seconde ville estonienne. Les Jeudi et Dimanche, à 11h35 depuis Stockholm et à 14h25 depuis Tartu.

Mon avis sur cette nouvelle ligne est clair: vouée à l'échec!

Et ce n'est pas Priit Parras, le Directeur Commercial d'Estonian Air, qui réussira à me faire changer d'avis avec ces arguments (attention les lignes suivantes peuvent causer des dommages intellectuels irréversibles!):

Il nous explique que la route a été ouverte car "les mois d'Août et Septembre sont de bons mois pour voyager". OK, Juin et Juillet sont aussi des moments propices pour voyager, non?

Il ose ajouter (j'aurai honte à sa place!!) que "l'entreprise n'est pas convaincue du potentiel succès de la nouvelle ligne".

Non, ce n'est pas la fin. Il s'enfonce encore plus: "peu importe la qualité de l'analyse, les résultats seront clairs après l'ouverture de la route. Estonian Air est prêt à accepter des pertes jusqu'à ce que les passagers acceptent la nouvelle ligne". Et s'ils ne l'acceptent pas?

Je ne préfère même pas commenter...

"Wake up and smell the coffee"

La Lettonie va bientôt devenir tout l'inverse de Robin des Bois. Leur devise (rien à voir avec la dévaluation, quoique...) pourrait bien être "voler aux pauvres pour donner.. non pas aux riches mais à l'État" (oui autant garder pour soi-même ce qu'on vole, il est con de Robin: :)), qui décidément ne pense qu'à son euro et de moins en moins aux réels problèmes.
Messieurs-dames du gouvernement, j'aurai bien envie de vous dire "wake up and smell the coffee". Enlevez vos œillères et regardez la réalité en face.

Le but des mesures énumérées ci-dessous est de faire des économies, évaluées à 500 millions de LVL, et visant à libérer la dernière tranche du prêt provenant du FMI. Mais à quel prix?

Mesure 1: Introduction de l'impôt progressif à partir de l'an prochain. Le Ministre des finances n'a pas précisé le fonctionnement du système. Les modalités sont encore inconnues mais contrairement à son voisin estonien, la Lettonie a décidé d'appliquer un barème "juste" selon les revenus de chacun.

Mesure 2 et 3: Ici les problèmes commencent. Dés cette année, le montant minimum mensuel non imposable sera réduit de 90 LVL (130€) à 45 LVL (65€ si vous suivez).
En outre, le salaire mensuel minimum sera lui aussi rabaissé de 180 LVL (258 €) à 140 LVL (200€).

La première mesure, censée diminuer le poids fiscal sur les plus démunis et augmenter les recettes en taxant plus fortement les gros revenus, semble logique, juste. Une décision que l'Estonie n'a pas eu le courage de prendre. On n'a cependant aucune précision sur les chiffres...
La logique voudrait ensuite que le minimum imposable soit augmenté afin que les faibles revenus puissent s'en sortir un peu mieux.

Or, les deux dernières mesures démontrent la totale incohérence de ce gouvernement qui fait preuve d'une absence totale de logique. Ces décisions me laissent sceptique quant à leur popularité bien sûr mais surtout quant à leur efficacité. Aller dans un sens puis dans un autre ramène finalement au point de départ.

Ceci va par ailleurs pénaliser très fortement les très faibles revenus.
On ne fait rien en Lettonie avec 200€ par mois et en plus on doit payer des impôts! Je défie n'importe quel membre du gouvernement letton de survivre un mois avec cette somme...

Le but annoncé est de faire grossir les rentrées d'argent (apparemment à tout prix) mais l'État a-t-il pensé un seconde aux conséquences économiques sur le court terme: baisse encore plus marquée de la consommation (voir données Eurostat du 1er trimestre), augmentation probable du marché parallèle... au final cela pourrait revenir à une baisse des rentrées fiscales et à une catastrophe économique - je rappelle la baisse du PIB au premier trimestre 2009 (par rapport au 1er trim. 2008) : -18,6%!! (pour comparaison; France: -3,2%).

Le FMI va-t-il se faire prendre au piège du joli chiffre de 500 millions de LVL annoncé par la Lettonie?

Football: match amical Estonie-Portugal

Mercredi, l'Arena A Le Coq de Tallinn accueillera l'équipe du Portugal, qui viendra défier l'Estonie en match amical.

Comme pour le Brésil qui viendra en Aout, ne vous attendez pas à voir les stars de l'équipe portugaise. D'après la Fédération portugaise de football, Simao et Cristiano Ronaldo seront absents car blessés alors que Deco, Moutinho et Bosingwa n'ont même pas été appelés par le sélectionneur, Carlos Queiroz, pour le match.

Une rencontre à suivre... ou pas donc!

8 juin 2009

Un voyage avec Andrus Ansip

Il est 7h05, je patiente à l’aéroport Lennart Meri de Tallinn dans la file d’attente Estonian Air. Ma destination, Stockholm (raison professionnelle).
C’est également celle du Premier Ministre estonien, Andrus Ansip, que j’aperçois dans la file « business class » en train de retirer sa carte d’embarquement en compagnie de son fidèle garde du corps.

Je ne sais pas encore qu’il m’accompagnera à bord. C’est après le passage de la sécurité que je le rencontre avec un collègue en train de déambuler avec un journal et lance un solennel « Tere ». Oui, même si je ne suis pas un fervent supporter de sa politique, cela n’empêche pas d’être poli. Je ne sais toujours pas que l’on voyagera « ensemble »…

Je le réalise en me rendant à la porte d’embarquement et où je le retrouve assis, presque incognito. Là je me dis, tiens seul sans son garde du corps, il essaye de se mêler au peuple. Cette image sera vite brisée à bord.

Voyage en première classe et plateau repas préparé par un traiteur, voilà ce qui attend le Premier Ministre et ses collaborateurs à bord.

Je comprends que sa position lui offre des avantages mais en présence de « l’Estonie qui se lève tôt » (il était 7h50 environ) et afin d’être cohérent avec sa politique de réduction des coûts, il pourrait faire preuve d’un peu de retenue et/ou travailler son image « proche du peuple » ou tout du moins se montrer concerné.

Le voyage en 1ere classe ne me pose pas de problème particulier. Il faut bien quelqu’un pour occuper ces sièges, même si je suppose qu’une place assise en économie aurait été du plus bel effet! J’aurai peut être appelé cela de la démagogie (car il faut bien que je trouve du mal à redire !:D) mais cela aurait au moins eu le mérite d’être cohérent avec ses préceptes actuels.

Ce qui me gêne, c’est le fait que l’avion ait pris du retard parce que Môsieur Ansip avait commandé son plateau repas p’tit dej’ chez un traiteur. Le Premier Ministre est une personnalité qui doit (veut ?) se faire remarquer et ne mange pas ce que le petit peuple avale. Certes, le petit déjeuner servi en avion n’est pas digne d’une dégustation culinaire mais voilà une belle occasion ratée de redorer son image et de montrer que même le Premier Ministre fait des sacrifices pour réduire le budget national.

Ansip, c’est un peu comme la Police finalement, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »… ou vu d’une autre manière : « faites des économies et serrez-vous la ceinture pour que je puisse continuer à déguster mes gourmandises préférées en première classe avec votre argent ».

Merci Monsieur Ansip pour cette belle leçon de morale en altitude !

7 juin 2009

Devaluation en Lettonie? Les marchés réagissent

En fin de semaine dernière, les marchés ont montré leur crainte face à une possible dévaluation en Lettonie.

Soutenu par quelques institutions internationales (notamment le FMI) et l'achat de devises par le gouvernement, le lats a atteint son plus haut niveau depuis 3 mois face à l'euro. Ces deux seuls paramètres semblent éloigner les spéculation d'une dévaluation de la devise lettone car de leur côté, les taux interbancaires affichent également un niveau record de 25%. Au final, il semble que la crainte l'emporte malgré les relances constantes du gouvernement appelant au calme et faisant part de son énervement face à ces spéculations.

Ainsi, le Premier Ministre Valdis Dombrovkis a confirmé que l'Etat poursuivait les coupes budgétaires tout en écartant l'éventualité d'une dévaluation: "Ces rumeurs doivent maintenant s'arrêter, notre devise ne sera pas dévaluée".

Cependant, de nombreux paramètres laissent à penser que l'échéance d'une dévaluation est proche. Parmi une liste qui s'allonge de jour en jour:

>Dagens Industri rapporte le 28 Mai que
la Banque Centrale suédoise a décidé d'emprunter 100 milliards de SEK (environ 9 milliards d'euros) afin de supporter les banques nationales dans le cas où elles auraient besoin d'aide (notamment dans les cas de SEB et Swedbank si les cours en bourse continuent à chuter). Ce phénomène a déjà commencé.

>Le 3 Mai, la misen aux enchères de 70 millions d'euros de bons du Trésor letton (50 millions de lats) n'a trouvé aucun preneur. Une nouvelle vague montrant bel et bien l'état d'esprit des investisseurs qui savent que qu'un lat trop fort asphixie l'économie lettone et qu'une dévaluation est envisageable. les bons perdraient automatiquement une bonne partie de leur valeur.

>Deux des plus importants agents de change suédois, X-Change et Forex Bank, ont décidé d'arrêter l'achat de lats. Tous deux fournissent la même explication: "Nous n'échangeons plus de lats. Le pays se trouve dans une telle situation que cette décision est devenu inévitable".


Que va-t-il se passer la semaine prochaine? Cela ressemble de plus en plus à une série où la fin semble dévoilée mais le chemin y menant est encore inconnu.