2 juillet 2010

Rein Taaramäe, 1er Tour de France pour l'Estonien


Le cycliste estonien Rein Taaramäe, membre de l'équipe française Cofidis, va participer à son premier Tour de France.

A la veille du départ de la grande boucle, il livre ses impressions à Cyclismag :

Propos recueillis par Nicolas Gachet

Cyclismag : As-tu planifié ta saison pour être au top de ta forme au Tour de France ?
Rein Taaramäe : Pas vraiment non. Je voulais déjà bien faire sur des courses comme Paris-Nice, le Tour de Catalogne et le Critérium du Dauphiné. Cette année pour le Tour, mon souhait a été d'arriver en bonne forme sans tout miser dessus. Dans le futur, je pense que je ferai en sorte d'être au top de ma forme pour le Tour de France.

Comment as-tu géré l’absence de ton équipe sur le Tour du Pays basque ou le Tour de Romandie ?
Après le Tour de Catalogne, en mars, je suis rentré une semaine -sans faire vélo- en Estonie. La semaine suivante, je n'ai fait que trois sorties de vélo. Je me suis beaucoup reposé pendant cette période-là. J'ai disputé ensuite le Tour de Turquie, où j’ai notamment porté le maillot de leader.

Penses-tu que tu seras protégé par tes coéquipiers ?
Je serai peut-être un peu protégé en début de Tour. Mais tout dépendra surtout de la première semaine. Nous allons avoir un début de Tour particulier, avec ces étapes aux Pays-Bas, en Belgique et surtout l'étape des pavés. Il faudra voir où je me situe, et où je suis par rapport au top 15, à l’issue de la première semaine.


Qu’est-ce que les dirigeants de Cofidis attendent de toi ?
Je n'ai pas de pression de la part de Cofidis. Ils n'attendent rien de spécial de moi pour mon premier Tour. Ils m'ont dit de faire ce que je pouvais. Bien sûr ils veulent que l'équipe gagne une étape. Peu importe avec qui, que ce soit Moinard, Pauriol, bien sûr moi ou un autre.


Malgré Andy Schleck, penses-tu au maillot blanc de meilleur jeune ?
Non je n'y pense pas ! Tout est possible, on ne sait jamais, mais Andy Schleck est meilleur que moi.

Le maillot de meilleur grimpeur semble t’intéresser…
C'est un très beau maillot. Si je ne peux rien espérer au classement général, je me concentrais sur une victoire d'étape. Etant donné que je grimpe plutôt bien, je m'échapperai sur des étapes de montagne. Si tu fais deux trois échappées en haute-montagne, il y a beaucoup de points au classement des grimpeurs à récupérer. Et tu peux alors espérer porter le maillot.

Penses-tu déjà être capable de remporter une étape de montagne ?
Je pense que c'est jouable. Je ne pourrai pas gagner à la pédale mais je peux gagner en prenant une échappée. Je vais être moins regardé que les grands leaders. Ils me laisseront peut-être plus facilement partir. A moi d’en profiter.


Où te situes-tu par rapport à Alberto Contador ou Andy Schleck ?
Je suis la marche en-dessous. Sur ce Tour, je pense que je pourrais être avec eux sur quelques étapes. L'année prochaine, j'espère encore me rapprocher d'eux, et ensuite progresser chaque année. On verra, je n'ai que 23 ans. Les coureurs sont souvent au top de leur possibilité à partir de 27 ans.


Qu’as-tu retenu de, ton premier Grand Tour, la Vuelta 2009 ?
J'ai appris à courir pendant trois semaines. Ce n'est jamais facile. Il faut savoir garder le moral même après une journée compliquée. J'étais content de ma Vuelta même si je n'avais pas obtenu de grand résultat. Sur les courses d'une semaine avant, j'étais bien mais je me sentais fatigué à la fin de l’épreuve. J'ai remarqué cette année que j'étais mieux sur les 7e ou 8e jours de course. Je pense que ça fera pareil pour les Grand Tours. Plus j’en ferai, mieux je serai.

Sens-tu une attente autour de toi en Estonie ?
Je suis plus connu maintenant. Je sens que je suis quand même de plus en plus attendu. Quand je suis sur une course, les journalistes me téléphonent tous les jours. Et quand je ne cours pas, j'ai au moins un appel d'un journaliste tous les trois jours.


Regrettes-tu que Cofidis n’ait pas souhaité que tu disputes le Championnat d’Estonie ?
C'est un journaliste estonien qui n'a pas compris. Je ne voulais pas faire deux ans de suite avec le maillot. Tes coéquipiers ne te voient pas forcément avec le maillot dans le peloton, et puis j'ai raté des ravitaillements car je n'avais pas le même maillot que les autres. L'équipe ne m'a rien dit par rapport à ce maillot. Puis la principale raison vient du fait que je ne souhaitais pas rentrer en Estonie si près du Tour. J'ai souhaité rester à Nice où je connais les routes par cœur. J'ai mes circuits d'entraînements où j'ai mes repères. C'était mieux pour préparer le Tour.

Rein Taaramäe prend en quelque sorte la succession de Jaan Kirsipuu pour le cyclisme estonien.S'il n'est pas sprinter, il devrait mieux se comporter en montagne.

A 23 ans, il a déjà accumulé un palmarès intéressant:

2009
- Champion d'Estonie sur route et contre la montre
- Vainqueur du Tour de l'Ain (voir Vidéo à la fin de l'article)
- 3e du Tour de Romandie
- 8e du Tour de Suisse

2010
- 3e du Tour de Catalogne
- 8e de Paris-Nice (article précédent sur Rein Taaramae)



Il semble que le maillot à pois de meilleur grimpeur l'intéresse...

1 commentaires > Laisser un commentaire :

Gilles a dit…

Merci pour cet éclairage. J'attends avec "impatience" les commentaires et les poncifs des journaleux de TV si ce garçon se met en valeur (nom imprononçable, petit pays, ex-république soviétique, etc...)

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