15 juin 2009

De l'expérience du FMI en Lettonie

Le gouvernement letton vient d'annoncer la réduction des allocations familiales et des retraites. Ainsi, après s'être attaqué aux revenus les plus faibles en diminuant le minimum non imposable et en rabaissant de 28% le salaire minimum, le gouvernement se charge maintenant du volet social: les retraités et les familles.

Non, vous m'avez mal compris. Le but n'est pas de leur redonner du pouvoir d'achat mais de leur rendre l'existence encore plus compliquée.
C'est la crise, il faut se serrer la ceinture, alors le gouvernement a décidé que les retraites seraient diminuées de 10% pour les non actifs et de 70% pour les retraités encore actifs. De quoi les ramener rapidement vers leur vraie vie de retraité afin de laisser les emplois aux jeunes.

L'autre cible: les familles. La Lettonie, dont la population est pourtant en baisse, a décidé qu'elle pouvait se passer de faire des enfants et a donc volontiers diminué les allocations familiales de 10%. Comment un pays en train de mourir à cause d'un taux de natalité trop faible peut se permettre une telle mesure?
Tout est possible en Lettonie...sauf une dévaluation!

Quid du futur?
Il est clair que la priorité actuelle est de débloquer la dernière part du prêt du FMI; au prix de la détérioration de la dynamique démographique nationale (déjà bien entamée), d'une probable fuite des cerveaux et de travailleurs qualifiés vers des destinations plus attractives.
Quand on sait les potentielles conséquences démographiques sur l'économie, il y a de quoi être très inquiet concernant l'expérience socio-économique post-Keynésienne menée par le FMI.

Hypothèse de départ
Voici une petite démonstration du Baltic Economy Watch (que j'ai volontairement raccourcie) que je trouve excellente car elle expose parfaitement le cercle vicieux dans lequel s'enfonce la Lettonie.

Est-il possible de rétablir une économie en retrait de 18% en ne procédant qu'avec des coupes budgétaires? Voilà la quesiton à laquelle le FMI voudrait que la Lettonie réponde concrètement.

Le procédé, nouvellement baptisé Dévaluation Interne, était plus communément appelée baisse des prix et des salaires dans les années 1930.

L'expérience a maintenant débuté et un nouveau problème semble déjà se profiler: l'impact sur la dynamique démographique et, à plus long terme, sur l'économie. Le retour du boomerang pourrait en effet être très douloureux.
Que se passera t-il si la guérison n'arrive pas, si les salaires et prix mettent tout simplement trop de temps à "s'auto-corriger"?

Les travaux de démographes et d'économistes ont montré les corrélations existantes entre problèmes démographiques et détérioration économique. Les deux graphiques ci-dessous sont en effet très similaires. Surpris? Pas vraiment.














Ces graphiques suggèrent que le déclin de la production industrielle et la baisse des conditions de vie (salaires, allocations, chômage...) entrainent une chute de la "production d'enfants".

Il ne faut pas oublier les flux migratoires dans tout cela. Une variable qui pourrait d'ailleurs s'accentuer dans les années à venir... Même si les données mensuelles fournies par l'Institut des Statistiques letonnes sont probablement sous-estimées, cela donne une vision claire de la tendance: les Lettons quittent le pays.







Continuons. Les deux facteurs précédents ont un impact direct sur l'âge médian de la population. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, il s'accroit en Lettonie de manière très rapide et a des implications sur la performance économique et la "gestion" des personnes âgées. (NB:Les données qui ont permis de construire ce graphique sont basées sur un taux de natalité calculé avant la crise).







Les remèdes couramment utilisés pour contrer une population vieillissante est le retour à l'activité des 55-65 ans.
Le premier problème est qu'en Lettonie (et dans les pays baltes en général), les hommes de cet âge sont en très mauvaise santé. L'espérance de vie est plus faible d'environ 10 ans par rapport à l'Allemagne. (voir graph ci-dessous).







Le second problème est que le gouvernement vient d'annoncer aux retraités qu'ils devaient laisser la place aux jeunes et profiter pleinement de leur nouvelle retraite au rabais (-10% je rappelle).

Alors, il s'agit non seulement d'un appel à la dévaluation de la part des économistes et des démographes, mais surtout d'un message fort adressé au gouvernement. Un message lui indiquant d'arrêter ses expériences et de réfléchir aux implications futures qu'auront toutes ces décisions prises à la va-vite.

Dans le même temps, le FMI, par l'intermédiaire de Dominique Strauss-Kahn, vient de faire part de sa perplexité quant aux récentes mesures "pensées" par le gouvernement letton et commence probablement à se rendre compte de l'échec de son expérience: "le FMI est particulièrement préoccupé par le fait que les mesures nécessaires à la réduction du déficit budgétaire vont en priorité pénaliser les plus démunis".

On ressent bien sûr dans ce commentaire l'ancien socialiste qui sommeille en Dominique Strauss-Kahn mais celui-ci est, rapellons le, avant tout un économiste.

Judo: Les Français brillent au tournoi de Tallinn

Le tournoi de Tallinn comptant pour la Coupe du Monde de Judo 2009 a e lieu ce weekend et a plutôt bien réussi aux Français qui terminent meilleure nation de la compétition avec 4 médailles d'or.

Apparemment peu attendus, les masculins français ont surpris à Tallinn durant le tournoi classé Coupe du monde.
Samedi, Loïc Korval et Arnaud Blanc montaient sur la première marche du podium. Hier, ils ont été imités par Frédéric Stiegelmann et Nicolas Brisson. Ce-dernier, éliminé au premier tour des derniers championnats d’Europe, a réussi une performance de choix en s’imposant en finale des moins de 90 kg par ippon face au champion olympique 2004, le Grec Iliadis.

Dans la catégorie supérieure, Frédéric Stiegelmann est aussi monté sur la plus haute marche du podium. Après un premier tour remporté face au multi-médaillé international, l’Israélien Ariel Zeevi, le Niçois a tracé sa route jusqu’à la finale où il a battu son compatriote Thierry Fabre.

12 juin 2009

Site Estonien de Micro-Crédits Bientôt Listé à Londres?

Isepankur.ee est une plate-forme estonienne où des particuliers peuvent conclure un accord de crédit (des micro-crédits s'élevant généralement entre 3000 et 5000 EEK) par l'intermédiaire de ce site.

Le système fonctionne via des enchères où le demandeur publie sa requête, l'object de celle-ci, des informations personnelles (emploi, revenus, dépenses, autres crédits...). On peut également évaluer le risque de l'enchère grâce à un score basé sur l'historique du demandeur (données fournies par AS Krediidiinfo’s -Experian- Credit Register).

L'emprunteur et le prêteur doivent tous deux s'identifier en ligne via la carte à puce de leur carte d'identité et un lecteur de carte fourni par leur banque.

Le succès en 3 mois
Lancé en Février 2009, le site pense déjà à son introduction à la Bourse de Londres dans 3 ans, sur le marché des Investissements Alternatifs, afin de pénétrer les marchés suédois et finlandais.

En effet, les prévisions annuelles ont largement été dépassées après seulement 3 mois d'activité. Le volume des transactions a atteint 250 000 EEK (env. 16 000€) en 3 mois et les fondateurs prévoient un chiffre d'environ 1 million d'EEK (env. 65 000€) par an durant les 3 prochaines années.

L'idée, Pärtel Tomberg, l'a eue il y a quelques années en lisant un article sur le prêt financier en P2P (Peer to Peer) aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

11 juin 2009

Braquage à l'estonienne

Huit braqueurs soupçonnés d'avoir participé à quatre braquages de bijouteries parisiennes entre Mai 2007 et Décembre 2008 ont été interpelés par la BRB (Brigade de répression du banditisme) à Tallinn.

Les hommes auraient été repérés, selon la police judiciaire parisienne, grâce aux caméras placées dans le métro de Paris puis identifiés par les autorités estoniennes.

Les 4 braquages en question portent sur un vol d'un montant total supérieur à un million d'euros. De quoi passer de belles vacances... en Estonie.

Après chaque attaque, les présumés braqueurs seraient rentrés en Estonie en bus!

Complément LCI:

Huit Estoniens ont été interpellés à Tallinn. Agés de 20 à 36 ans, ils sont suspectés des quatre braquages de bijouteries parisiennes entre mai 2007 et décembre 2008. Le préjudice s'élève à 1,8 millions d'euros. Les suspects ont été appréhendé mardi par la brigade de répression du banditisme (BRB). C'est notamment en exploitant une trace ADN retrouvée sur les lieux d'un des braquages et grâce à des images vidéo qu'ils ont été confondus. Tous faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt européen.

Leur méthode était toujours la même. Un groupe de deux à quatre individus s'exprimant dans un anglais approximatif entraient dans la bijouterie. Pendant que les uns tenaient en respect personnel et clients, les autres faisaient main basse sur le contenu des vitrines. Ils quittaient ensuite les lieux à pied puis prenaient le métro pour gagner des hôtels bas de gamme en banlieue. Ils regagnaient enfin l'Estonie ou d'autres pays d'Europe de l'Est en bus.

Un butin de plusieurs millions d'euros

Le 18 mai 2007, ils s'en prennent à la bijouterie Cartier de la rue de Rennes dans le VIème arrondissement, d'où ils repartent avec 44 montres pour une valeur de 500.000 euros. Puis le 19 mars 2008, ils dérobent à la bijouterie Ashindo de la rue de la Paix à Paris (Ier) 80 montres estimées à 500.000 euros environ. Ils récidivent le 30 mai 2008 à la bijouterie Royal Quartz rue Royal (Ier) d'où ils repartent avec 100 montres pour une valeur de 400.000 euros. Enfin, le 19 décembre 2008. Ils s'en prennent à la bijouterie Sagil rue de Rivoli (Ier) volant 70 montres d'une valeur de 400.000 euros. Ils sont également suspectés du braquage d'une bijouterie de Bruxelles pour un butin de 1,6 million d'euros et d'une autre en Autriche pour 1 million d'euros. Ils étaient entendus jeudi à Tallinn par les policiers français.

10 juin 2009

Apprendre l'Estonien à Paris avec l'INALCO

L'INALCO, l’Institut national des langues et civilisations orientales, propose des cours de langue et de civilisation estonienne.

Les cours sont ouverts à toute personne désireuse d'apprendre cette langue finno-ougrienne et d'en savoir plus sur le plus septentrional des Etats baltes. Aucune connaissance préalable n'est requise; il suffit d'être titulaire du baccalauréat ou d'un diplôme équivalent.
Les inscriptions pour l’année 2009/2010 auront lieu en Juillet et en Septembre.

En attendant le début des cours, vous pouvez étancher votre curiosité avec la méthode d'estonien Assimil.


Contenu des cours
Les cours de langue sont assurés conjointement par des enseignants français et estoniens expérimentés. Ils abordent de façon équilibrée tous les aspects de l'apprentissage : grammaire théorique, exercices grammaticaux, prononciation, expression et compréhension orales, expression écrite, lecture de textes et traduction.
Les cours de première année sont fondés sur un manuel inédit élaboré à l’INALCO et remis gratuitement aux étudiants en début d’année. Les années suivantes, les cours pratiques s’appuient sur des méthodes de référence publiées en Estonie (E nagu Eesti, Naljaga pooleks, Avatud uksed) ou sur des matériaux authentiques tirés de la presse, des médias audio-visuels, de la littérature, etc.
La taille réduite des groupes permet une approche individualisée des besoins des étudiants, dans une atmosphère détendue et conviviale. Les enseignements de langue sont complétés par des cours de civilisation sur l’Estonie (histoire, société, culture, littérature) ainsi que sur la région balte.

Volume horaire
Pour apprendre une langue de façon efficace, l’expérience montre qu’il est indispensable d’y consacrer un temps suffisant et de travailler de façon régulière : c’est dans la durée et par la répétition que les compétences communicatives se construisent. Il serait illusoire d’espérer apprendre à parler l’estonien en y consacrant seulement une ou deux heures par semaine. Le cursus de l’INALCO est conçu pour permettre aux étudiants d’acquérir en quatre ans le niveau de compétence B2 défini par le Conseil de l’Europe2. Pour atteindre cet objectif, il comporte une moyenne de 6 heures de cours de langue hebdomadaires répartis sur deux jours (le lundi et le jeudi pour les cours de première année).
Les cours de langue ont lieu en soirée, pour permettre la participation des personnes qui travaillent ou qui sont engagées en parallèle dans d’autres études. En cas d’empêchement majeur, le travail à distance est possible pour une partie des cours (grammaire, exercices, explication de textes).

Deux cursus au choix
Selon les besoins et les objectifs des étudiants, les cours d’estonien peuvent s’intégrer dans deux types de cursus conduisant à des diplômes différents. Les cours d’estonien sont identiques dans les deux cursus.

1. Diplômes d’établissement (certificat, diplôme pratique, diplôme avancé et diplôme approfondi
d’estonien).
Ce cursus en quatre ans est destiné principalement aux personnes qui n’ont pas besoin de valoriser leur compétence en estonien sur le marché du travail et souhaitent avant tout apprendre la langue et mieux connaître l’Estonie. Chaque année d’études donne lieu à la délivrance d’un diplôme de l’INALCO.

2. Diplômes nationaux (licence, maîtrise et master d’estonien)
Ce cursus en cinq ans est destiné principalement aux étudiants en formation initiale ou complémentaire qui souhaitent pouvoir valoriser leur compétence en estonien sur le marché du travail ou accéder au doctorat. Les cours d’estonien sont complétés par des enseignements transversaux portant sur l’histoire et la littérature européennes, la théorie littéraire, la linguistique générale, la géopolitique de l’Europe, etc. Le nombre d’heures de cours est plus élevé (entre 15 et 20 heures par semaine au total). Une partie des cours transversaux peut toutefois être validée par équivalence avec des diplômes antérieurs.

Informations complémentaires
Lieu des cours :
INALCO, Centre de Clichy
104-106 quai de Clichy
92110 Clichy-la-Garenne
Métro : Mairie de Clichy (ligne 13)
Durée : du 5 octobre 2009 au 22 mai 2010 (26 semaines).
Droits d’inscription : environ 200 euros.
Périodes d’inscription: en juillet et en septembre au siège de l'INALCO, 2 rue de Lille, 75007 Paris.
Renseignements sur les modalités d'inscription :
• Sur le site Internet de l'INALCO : http://www.inalco.fr/
Renseignements sur le contenu des cours et l'emploi du temps :
• Sur les pages Internet de la section d'estonien : pour y accéder depuis la page d’accueil de www.inalco.fr,
choisir "estonien" dans la liste déroulante située sous la carte et cliquer sur "OK" ; sur la page suivante
cliquer sur "+ d’infos" en face de : "langue : Estonien".
• Responsable de la section : Antoine Chalvin, courriel : antoine.chalvin@inalco.fr

Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo bouffioux

9 juin 2009

Estonian Air lance une ligne Tartu-Stockholm, pourquoi?

Sur une note plus légère et décontractée, ce court billet pour annoncer l'ouverture par Estonian Air d'une route Tartu-Stockholm à partir du 24 Août.

Les vols seront proposés les Lundi et Vendredi à 17h05 depuis la capitale suédoise et à 20h depuis la seconde ville estonienne. Les Jeudi et Dimanche, à 11h35 depuis Stockholm et à 14h25 depuis Tartu.

Mon avis sur cette nouvelle ligne est clair: vouée à l'échec!

Et ce n'est pas Priit Parras, le Directeur Commercial d'Estonian Air, qui réussira à me faire changer d'avis avec ces arguments (attention les lignes suivantes peuvent causer des dommages intellectuels irréversibles!):

Il nous explique que la route a été ouverte car "les mois d'Août et Septembre sont de bons mois pour voyager". OK, Juin et Juillet sont aussi des moments propices pour voyager, non?

Il ose ajouter (j'aurai honte à sa place!!) que "l'entreprise n'est pas convaincue du potentiel succès de la nouvelle ligne".

Non, ce n'est pas la fin. Il s'enfonce encore plus: "peu importe la qualité de l'analyse, les résultats seront clairs après l'ouverture de la route. Estonian Air est prêt à accepter des pertes jusqu'à ce que les passagers acceptent la nouvelle ligne". Et s'ils ne l'acceptent pas?

Je ne préfère même pas commenter...

"Wake up and smell the coffee"

La Lettonie va bientôt devenir tout l'inverse de Robin des Bois. Leur devise (rien à voir avec la dévaluation, quoique...) pourrait bien être "voler aux pauvres pour donner.. non pas aux riches mais à l'État" (oui autant garder pour soi-même ce qu'on vole, il est con de Robin: :)), qui décidément ne pense qu'à son euro et de moins en moins aux réels problèmes.
Messieurs-dames du gouvernement, j'aurai bien envie de vous dire "wake up and smell the coffee". Enlevez vos œillères et regardez la réalité en face.

Le but des mesures énumérées ci-dessous est de faire des économies, évaluées à 500 millions de LVL, et visant à libérer la dernière tranche du prêt provenant du FMI. Mais à quel prix?

Mesure 1: Introduction de l'impôt progressif à partir de l'an prochain. Le Ministre des finances n'a pas précisé le fonctionnement du système. Les modalités sont encore inconnues mais contrairement à son voisin estonien, la Lettonie a décidé d'appliquer un barème "juste" selon les revenus de chacun.

Mesure 2 et 3: Ici les problèmes commencent. Dés cette année, le montant minimum mensuel non imposable sera réduit de 90 LVL (130€) à 45 LVL (65€ si vous suivez).
En outre, le salaire mensuel minimum sera lui aussi rabaissé de 180 LVL (258 €) à 140 LVL (200€).

La première mesure, censée diminuer le poids fiscal sur les plus démunis et augmenter les recettes en taxant plus fortement les gros revenus, semble logique, juste. Une décision que l'Estonie n'a pas eu le courage de prendre. On n'a cependant aucune précision sur les chiffres...
La logique voudrait ensuite que le minimum imposable soit augmenté afin que les faibles revenus puissent s'en sortir un peu mieux.

Or, les deux dernières mesures démontrent la totale incohérence de ce gouvernement qui fait preuve d'une absence totale de logique. Ces décisions me laissent sceptique quant à leur popularité bien sûr mais surtout quant à leur efficacité. Aller dans un sens puis dans un autre ramène finalement au point de départ.

Ceci va par ailleurs pénaliser très fortement les très faibles revenus.
On ne fait rien en Lettonie avec 200€ par mois et en plus on doit payer des impôts! Je défie n'importe quel membre du gouvernement letton de survivre un mois avec cette somme...

Le but annoncé est de faire grossir les rentrées d'argent (apparemment à tout prix) mais l'État a-t-il pensé un seconde aux conséquences économiques sur le court terme: baisse encore plus marquée de la consommation (voir données Eurostat du 1er trimestre), augmentation probable du marché parallèle... au final cela pourrait revenir à une baisse des rentrées fiscales et à une catastrophe économique - je rappelle la baisse du PIB au premier trimestre 2009 (par rapport au 1er trim. 2008) : -18,6%!! (pour comparaison; France: -3,2%).

Le FMI va-t-il se faire prendre au piège du joli chiffre de 500 millions de LVL annoncé par la Lettonie?

Football: match amical Estonie-Portugal

Mercredi, l'Arena A Le Coq de Tallinn accueillera l'équipe du Portugal, qui viendra défier l'Estonie en match amical.

Comme pour le Brésil qui viendra en Aout, ne vous attendez pas à voir les stars de l'équipe portugaise. D'après la Fédération portugaise de football, Simao et Cristiano Ronaldo seront absents car blessés alors que Deco, Moutinho et Bosingwa n'ont même pas été appelés par le sélectionneur, Carlos Queiroz, pour le match.

Une rencontre à suivre... ou pas donc!

8 juin 2009

Un voyage avec Andrus Ansip

Il est 7h05, je patiente à l’aéroport Lennart Meri de Tallinn dans la file d’attente Estonian Air. Ma destination, Stockholm (raison professionnelle).
C’est également celle du Premier Ministre estonien, Andrus Ansip, que j’aperçois dans la file « business class » en train de retirer sa carte d’embarquement en compagnie de son fidèle garde du corps.

Je ne sais pas encore qu’il m’accompagnera à bord. C’est après le passage de la sécurité que je le rencontre avec un collègue en train de déambuler avec un journal et lance un solennel « Tere ». Oui, même si je ne suis pas un fervent supporter de sa politique, cela n’empêche pas d’être poli. Je ne sais toujours pas que l’on voyagera « ensemble »…

Je le réalise en me rendant à la porte d’embarquement et où je le retrouve assis, presque incognito. Là je me dis, tiens seul sans son garde du corps, il essaye de se mêler au peuple. Cette image sera vite brisée à bord.

Voyage en première classe et plateau repas préparé par un traiteur, voilà ce qui attend le Premier Ministre et ses collaborateurs à bord.

Je comprends que sa position lui offre des avantages mais en présence de « l’Estonie qui se lève tôt » (il était 7h50 environ) et afin d’être cohérent avec sa politique de réduction des coûts, il pourrait faire preuve d’un peu de retenue et/ou travailler son image « proche du peuple » ou tout du moins se montrer concerné.

Le voyage en 1ere classe ne me pose pas de problème particulier. Il faut bien quelqu’un pour occuper ces sièges, même si je suppose qu’une place assise en économie aurait été du plus bel effet! J’aurai peut être appelé cela de la démagogie (car il faut bien que je trouve du mal à redire !:D) mais cela aurait au moins eu le mérite d’être cohérent avec ses préceptes actuels.

Ce qui me gêne, c’est le fait que l’avion ait pris du retard parce que Môsieur Ansip avait commandé son plateau repas p’tit dej’ chez un traiteur. Le Premier Ministre est une personnalité qui doit (veut ?) se faire remarquer et ne mange pas ce que le petit peuple avale. Certes, le petit déjeuner servi en avion n’est pas digne d’une dégustation culinaire mais voilà une belle occasion ratée de redorer son image et de montrer que même le Premier Ministre fait des sacrifices pour réduire le budget national.

Ansip, c’est un peu comme la Police finalement, « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »… ou vu d’une autre manière : « faites des économies et serrez-vous la ceinture pour que je puisse continuer à déguster mes gourmandises préférées en première classe avec votre argent ».

Merci Monsieur Ansip pour cette belle leçon de morale en altitude !

7 juin 2009

Devaluation en Lettonie? Les marchés réagissent

En fin de semaine dernière, les marchés ont montré leur crainte face à une possible dévaluation en Lettonie.

Soutenu par quelques institutions internationales (notamment le FMI) et l'achat de devises par le gouvernement, le lats a atteint son plus haut niveau depuis 3 mois face à l'euro. Ces deux seuls paramètres semblent éloigner les spéculation d'une dévaluation de la devise lettone car de leur côté, les taux interbancaires affichent également un niveau record de 25%. Au final, il semble que la crainte l'emporte malgré les relances constantes du gouvernement appelant au calme et faisant part de son énervement face à ces spéculations.

Ainsi, le Premier Ministre Valdis Dombrovkis a confirmé que l'Etat poursuivait les coupes budgétaires tout en écartant l'éventualité d'une dévaluation: "Ces rumeurs doivent maintenant s'arrêter, notre devise ne sera pas dévaluée".

Cependant, de nombreux paramètres laissent à penser que l'échéance d'une dévaluation est proche. Parmi une liste qui s'allonge de jour en jour:

>Dagens Industri rapporte le 28 Mai que
la Banque Centrale suédoise a décidé d'emprunter 100 milliards de SEK (environ 9 milliards d'euros) afin de supporter les banques nationales dans le cas où elles auraient besoin d'aide (notamment dans les cas de SEB et Swedbank si les cours en bourse continuent à chuter). Ce phénomène a déjà commencé.

>Le 3 Mai, la misen aux enchères de 70 millions d'euros de bons du Trésor letton (50 millions de lats) n'a trouvé aucun preneur. Une nouvelle vague montrant bel et bien l'état d'esprit des investisseurs qui savent que qu'un lat trop fort asphixie l'économie lettone et qu'une dévaluation est envisageable. les bons perdraient automatiquement une bonne partie de leur valeur.

>Deux des plus importants agents de change suédois, X-Change et Forex Bank, ont décidé d'arrêter l'achat de lats. Tous deux fournissent la même explication: "Nous n'échangeons plus de lats. Le pays se trouve dans une telle situation que cette décision est devenu inévitable".


Que va-t-il se passer la semaine prochaine? Cela ressemble de plus en plus à une série où la fin semble dévoilée mais le chemin y menant est encore inconnu.

Tallinn: le nouveau marché de Nõmme

Quelques photos du marché de Nõmme, tout nouvellement restauré - et qui avait bien besoin d'un ravalement de façade.














On y trouve de tout: fruits et légumes, fleurs, viande, poisson, lait, confiseries, spécialités locales et un peu moins locales...

Ouvert tous les jours à partir de 8h.



6 juin 2009

L'histoire de l'Estonie pour les Nuls

Aujourd'hui je suis un peu fainéant, alors je vous propose une vidéo de Eesti Paevaleht vous expliquant en images en 18 secondes l'histoire de l'Estonie:

5 juin 2009

Chute confirmée du PIB estonien au 1er trimestre 2009


Cliquer sur l'image pour accéder au fichier PDF Eurostat:
Le PIB de la zone euro en baisse de 2,5% et celui de l’UE27 en baisse de 2,4%

Le rapport nous confirme donc la grosse méforme des pays baltes et notamment de la Lettonie qui régresse de 18,6% par rapport au premier trimestre 2008.

L'Estonie ne fait pas beaucoup mieux avec un -15,6% et la Lituanie, qui historiquement a toujours suivi les tendances un peu à la traine, -11,8% durant ce premier trimestre.

Je ne vais pas encore relancer le débat de la dévaluation et vous envoie donc vers un article du Point.

D'autres chiffres, ceux du chômage. Le taux de chômage des 3 Etats baltes (Avril 2009)
- Estonie: 13,9% - rappelons que ce taux s'établissait à 3,7% en Avril 2008 et 7,1% en Octobre 2008
- Lettonie: 17,4%
- Lituanie: 16,8%

Les chiffres du volume des ventes du commerce de détail ne sont pas bien meilleurs. L'Estonie est ici le meilleur élève avec une chute de "seulement" 18% en Avril par rapport à l'année dernière. La Lituanie suit avec -19,5% tandis que la Lettonie confirme le mauvais état de son économie en affichant un désastreux -29,6% pour Avril.

4 juin 2009

L'ami du petit déjeuner, l'ami...Edgar Savisaar

Le 1er Juin, certains Estoniens se sont en effet réveillés, non pas avec l'ami Ricoré, mais avec un message d'Edgar Savisaar.

Malheureusement, celui-ci n'apportait ni café, ni croissants. Il apportait seulement un message de masse sympathique: “Rise and shine, vote 104, your Edgar”.

La Maire de Tallinn recourt donc aux SMS pour encourager les citoyens à voter pour son parti aux élections européennes du 6 Juin.

Le leader du parti Center Right a été accusé par certains de manipulation pour avoir utilisé les moyens de communication modernes.

La dévaluation au coeur de l'actualité!

UPDATE:
En Lettonie, une dévaluation semble inévitable

Juste quelques titres afin de souligner le pouvoir des médias et les conséquences d'un martèlement médiatique:

- Bank of Latvia stresses once again that lat will not be devalued
- Latvian currency exchange chain ran out of euros
- Seeder: Estonian cabinet has thought about devaluation results
- BNP: Swedish krona may fall 9 pct on Latvia currency concerns
- Latvian PM: If we devalue, then 30 pct
- Nordea: Devaluation in the Baltic countries unlikely

Et tout cela en une seule journée - et j'en ai probablement oublié- provenant du MEME site!
De quoi en faire paniquer plus d'un.
Mon blog ne fait bien entendu pas exception à la règle...

3 juin 2009

14h Tallinn: manifestation à Toompea

La Confédération des Syndicats estoniens organise aujourd'hui à 14h une manifestation à Toompea, en face du Parlement estonien, afin de protester contre le gel de l'augmentation de l'allocation chômage prévue dans le New Employment Contracts Act censé entrer en vigueur le 1er Juillet 2009.

La loi a été votée en Décembre dernier, date à laquelle le Gouvernement niait toujours et encore l'état de crise dans le pays et qui explique cette grossière erreur.

Pourquoi grossière?
D'une part, cette mesure créé le mécontentement des travailleurs et réveille les Estoniens: "le gouvernement ignore aveuglément les intérêts des travailleurs".

D'autre part, cette mesure proposée par le parti dirigeant et fortement soutenue par Andrus Ansip afin de réduire les dépenses budgétaires et remplir les conditions d'accès à l'euro a été rejetée par un des membres de la coalition à 3, les Sociaux Démocrates, maintenant expulsés et probablement remplacés par le parti Estonian People’s Union.
Cette mini-crise politique a failli conduire à la démission du PM (demandée du bout des lèvres par le Président) et montre les limites démocratiques de la politique à l'estonienne: "vous n'êtes pas d'accord avec nous, merci au revoir, on va vous remplacer"!

Enfin, et c'est le point le plus inquiétant, cela nuit à l'économie estonienne. Les ressources utilisées pour parvenir à un accord ne sont pas utilisées pour remédier à la crise. Le temps est précieux et l'euro si convoité par le Premier Ministre semble s'éloigner de plus en plus.

Une grève nationale est également prévue le 16 Juin prochain. La manifestation d'aujourd'hui en dira plus sur les intentions des syndicats de rejoigndre le mouvement.

2 juin 2009

La dévaluation en Lettonie débattue

D'après Bloomberg

Bengt Dennis, ancien directeur de la banque central suédoise et conseiller "spécial crise" du Gouvernement letton a déclaré que le pays aura besoin de dévaluer sa monnaie.

"Personne ne sait si cela aura lieu demain ou dans quelques mois et nous sommes passés au-delà de la question de savoir si oui ou non il faut dévaluer. Il faut maintenant se concentrer sur la façon dont cela va se produire" a-t-il précisé à la télévision suédoise SVT.

L'économie lettone a plongé de 18% au 1er trimestre 2009, obtenant ainsi la pire performance européenne de ce début d'année. Le Gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduire ses dépenses afin de continuer à recevoir l'aide si précieuse du FMI (le contrat prévoyait une contraction de 12% du PIB cette année, or elle pourrait dépasser 18%).

Le Premier Ministre letton, Dombrovskis, apporte son commentaire et ajoute que les propos de Dennis sont ceux "d'un expert, une opinion personnelle", détachée du travail de groupe auquel il prend part au sein du Gouvernement. Il ajoute que ces commentaires sur la dévaluation ne constituent pas "la position du Gouvernement de Lettonie".

Moins couteux
"Cette annonce de la part de Dombrovskis confirme une fois de plus que le gouvernement reste fermement attaché à préserver un taux fixe" déclare Yarkin Cebeci, économiste à JPMorgan Chase & Co. Avec quelques mesures fiscales, cela reste pour le moment moins couteux, sur le plan économique et politique, qu'une dévaluation.

Les actifs des banques suédoises SEB et Swedbank soufriraient fortement en cas de dévaluation puisque ces établissements ont prêté en euros alors que les emprunteurs perçoivent leurs revenus en lati. Le remboursement des dettes serait alors difficile pour certains, impossible pour beaucoup d'autres.

Dans les pays baltes, la valeur des prêts de SEB représente 22 milliards $ (166 milliards de SEK), soit 13% de ses prêts totaux. Swedbank, elle a prêté plus de 200 milliards de SEK à la région.

Le débat sur la dévaluation
Il semble désormais plus ouvert que jamais.
Le gouvernement letton poursuit sa politique de coupes budgétaires afin de restaurer la compétitivité du pays et rééquilibrer l'économie tout en conservant un taux fixe avec l'euro (avec une marge de fluctuation autorisée de +/-1%). Cependant, il semble que la piste de la dévaluation, si longuement ignorée, soit aujourd'hui envisagée et même débattue.

Le Ministre de la Justice Mareks Seglins a déclaré que le gouvernement devait se réunir pour discuter d'une dévaluation du lats et surtout afin d'estimer les gains et pertes en cas de réajustement de la valeur de la monnaie nationale.

Il calme cependant jeu: "Je ne demande pas et ne dis pas que le lats sera dévalué, mais il doit y avoir débat".

29 mai 2009

La TVA bientôt à 20% en Estonie?

Le Gouvernement étudie, dans le cadre de son vaste plan d'économies, la possibilité d'augmenter le taux de TVA.

Actuellement de 18%, il pourrait passer à 20% dés le 1er Juillet de cette année et permettrait de récupérer 800 millions d'EEK supplémentaires en 2009.

Les analystes présentent de leur côté les risques de l'augmentation de ce taux et particulièrement les effets sur l'inflation qui est estimé à 1,6% pendant 2 ans. Or, le taux d'inflation est un des critères d'entrée dans la zone euro...

Les critiques portent également sur l'exemple du voisin letton qui avait revu son taux de TVA à la hausse mais cela n'avait pas permis de générer de revenus supplémentaires.

En effet, une conséquence directe de l'augmentation de la TVA est l'augmentation des prix et donc une potentielle baisse de la consommation. Or, on ne peut pas dire que le niveau de consommation actuel soit au beau fixe en Estonie.

Une nouvelle fois, ce sera au gouvernement de choisir entre le "tout pour l'euro" (qui semble de plus en plus inaccessible) et la santé économique de l'Estonie.

Que rapporter d'Estonie selon les Finlandais?

Les Filandais sont nombreux à venir à Tallinn. Le trajet depuis Helsinki en ferry est tellement court que certains osent appeler Tallinn "la banlieue d'Helsinki".

Comment reconnaitre un touriste finlandais au terminal? Facile: il transporte en général quelques packs de bière, de vodka et des cigarettes. C'est en tout cas ce que les statistiques démontrent.

D'après la douane finlandaise, la quantité d'alcool rapportée d'Estonie par des touristes finnois a augmenté de 8% en un an contre +16% pour les cigarettes.

Cela représentait 2 millions de litres d'alcool pur et 250 millions de cigarettes en 2008 "importés" par les touristes finlandais.

L'Estonie choisit le schiste bitumineux

Eesti Energia a décidé de construire une usine de production d'huile de schistes dans l'est du pays près de Narva pour un coût d'environ 190 millions d'euros. Celle-ci sera couplée à deux unités de 2x400 MW de production d'énergie.

Ce projet, s'il est censé soutenir l'économie régionale et créer de nouveaux emplois, va plonger un peu plus l'Estonie dans la dépendance "bitumineuse".

Certes le schiste bitumineux est une importante ressource mais la pollution engendrée par sa combustion est élevée (sans parler des cendres) et couteuse. L'Europe a en effet mis en place des quotas CO2 que l'Estonie dépasse allègrement. Non sans mal puisqu'il y a des conséquences financières pour les pays n'obéissant pas aux règles. L'Estonie doit se procurer ces quotas supplémentaires auprès d'autres pays, qu'elle doit bien sûr payer!

Les conséquences écologiques de la combustion des schistes bitumineux sont évidemment importantes. CO2 mis à part, les centrales existantes produisent 4,5 millions de tonnes de cendres par an.

Un système interne de récupération de ces cendres est utilisé et nécessite un nettoyage à l'eau. L'eau usagée est conservée dans des bassins spéciaux. Quant aux cendres, hautement alcalines, elles sont accululées pour former une colline (un peu comme nos terrils), enfin des collines. sur lesquelles il est possible de skier en hiver.

Quant au système de refroidissement de la centrale, il a besoin de l'eau provenant de la rivière Narva arrivant au complexe par l'intermédiaire de 2 canaux.