3 mars 2011

Législatives estoniennes: Point sur les Votes au 2 Mars

Le vote anticipé (dans un bureau de vote) et le vote en ligne sont maintenant fermés ! 236 384 électeurs estoniens, soit 27,4% des votants, ont choisi de voter avant le jour officiel des Elections, le 6 Mars 2011.

Cela représente 10 000 votants de plus que lors des élections municipales de 2009.

Parmi ces 236 384 électeurs, ils ont été 140 846 à voter sur Internet, soit 36 000 de plus qu’en 2009 (+35%). Il y a donc bel et bien une demande pour le vote électronique en Estonie et une belle marge de progression.


Les 108 965 autres ont choisi de se rendre dans un des bureaux où il était possible de déposer son vote un peu partout dans le pays. Dimanche 6 Mars, les citoyens pourront se rendre dans un des 625 bureaux de vote d’Estonie.

Pour suivre en direct les élections législatives estoniennes ce Dimanche, deux envoyés spéciaux d'EstonianFreePress commenteront le déroulement des élections depuis le Ministère de Affaires Étrangères. A suivre sur le site et sur Twitter, @electionslive pour des mises à jour.

Afin d’observer ces élections parlementaires, 20 représentants indépendants étrangers sont arrivés d’Arménie, de Géorgie, de Slovaquie, de Moldavie et de Lettonie

44% des votants n'ont pas choisi
Au niveau des sondages, rien n'est encore fait puisque 44% des électeurs sont indécis...
 
Le sondage réalisé par Faktum and Ariko montre que ce sont les anciens supporters du Reform Party qui ont le plus de doutes. Malgré cela, le parti reste en tête des sondages:

- Reform Party: 32%
- Centre Party: 26%
- IRL: 18%
- Social Democrats: 12%
- People's Union: 2%
- Green Party: 1%
- Autres candidats indépendants: 9%

Le seuil requis pour obtenir un siège au Riigikogu (Parlement estonien) est de 5%.

11 commentaires > Laisser un commentaire :

Gilles a dit…

Une idée des sondages ? Bon, OK, on en reparle .....

GF a dit…

oui, le Reform Party serait gagnant.
Centre Party, IRL et Social Democrats seraient au coude à coude.. il y a donc du suspense pour la 2e place!

GF a dit…

pas si serré que ça pour le moment si on en croit les derniers sondages. J'ai rajouté ça dans l'article.

Anonyme a dit…

Un synonyme d'"élection" est "scrutin". Ce mot vient de la même racine que "scruter" ou "scrutateur". Il rappelle que la transparence et le contrôle des élections, directement par les électeurs, sont une caractéristique fondamentale des votes.
Avec le vote par internet, il n'y a plus de transparence, plus de scrutateurs.
Loin d'être une remarque de passéiste, ce point de vue est exprimé par les informaticiens les plus pointus, par exemple au sein de l'ASTI, association de 5000 informaticiens (chercheurs et professionnels) :
« l’ASTI recommande que [...] pouvoirs publics, partis politiques et société civile ne recourent en aucune manière au vote électronique anonyme »
http://www.ordinateurs-de-vote.org/Communique-du-20-decembre-2007-Une,10360.html

GF a dit…

Bonjour Lionel,
la transparence est respectée même par le vote électronique. Ainsi, s'il arrive qu'un électeur soit contraint par la force de voter pour Mr X, il peut par la suite changer son vote un fois "l'agresseur parti" et, s'il le désire se rendre le 6 Mars pour le vote "classique" en isoloir pour changer une dernière fois son vote. C'est ce vote papier qui sera pris en compte.

Par ailleurs, pourquoi l'opération de voter en ligne serait-elle plus risquée que payer en ligne, y gérer ses comptes, signer des documents officiels de façon digitale...?

Voilà comment réagissent la plupart des Estoniens.

En France, nous avons encore peur du changement et de la technologies et je ne pense pas que le vote en ligne soit une solution à adopter dans notre pays.

Marianne a dit…

Peut-être le vote électronique est-il possible et facile à contrôler en Estonie ,car il n'y a qu'1,3 million d’habitants?
Sans doute qu'à une plus grande échelle ,cela poserait des problèmes .

Remo a dit…

Bonsoir à tous.

La question du parti qui arrivera en seconde position n'a de fait aucun intérêt (et ce sera d'ailleurs évidemment Keskerakond).

La seule chose qui compte en Estonie, c'est d'arriver en tête (ce qui sera le cas de la Réforme sauf cataclysme que je n'imagine même pas), afin d'être appelé par le président de la République à former le gouvernement, qui, du fait du caractère proportionnel du scrutin, est nécessairement de coalition.

La Réforme, qui va gagner ces élections, n'aura que l'embarras du choix, puisqu'elle a déjà gouverné avec la totalité des partis qui devraient l'accompagner au Parlement, soit Keskerakond, IRL et les Socio-démocrates. La seule question de mon point de vue est de savoir si l'ampleur de sa victoire sera suffisante pour que la Réforme gouverne seulement avec IRL (je pense que ce sera le cas) ou si elle devra tendre la main aux Soc-Dem. Une variante intéressante pourrait être amenée par le maintien d'un groupe Vert au Parlement, qui ne me paraît pas exclus (mais ce sera tangent). Or, l'examen des votes importants de la dernière législature (lois de finances initiales, tours de vis budgétaires successifs, assouplissement du droit du travail notamment) montre que les Verts soit se sont abstenus, soit ont voté pour. L'Estonie est donc un des rares pays d'Europe (la Suisse en est un autre) où le parti écolo est, sinon de droite, du moins compatible avec la droite.

En projection de sièges, les derniers sondages que j'ai vus avant de m'absenter d'Estonie quelques jours, donnaient de 40 à 47 sièges à la Réforme (soit un niveau jamais atteint par aucun parti estonien à ma connaissance), contre 31 dans le Parlement sortant. A priori, M.Ansip ne devrait donc avoir aucune difficulté à former une coalition homogène avec IRL. Un des risques de mon point de vue était que, face à ce triomphe annoncé, les électeurs de droite se démobilisent. L'importance du vote par internet, dont on peut penser qu'il bénéficie surtout à la Réforme - dont l'électorat est beaucoup plus jeune - tendrait me semble-t-il à relativiser cette crainte.

En tous cas, pour quelqu'un qui comme moi est passionné à la fois de politique et d'économie, ce qu'on a vécu depuis deux ou trois ans en Estonie est passionnant: je pense que les Estoniens démontreront demain, comme les Lettons avant eux, qu'on peut faire une politique courageuse, une politique de rigueur (une politique sociale aussi, je le rappelle encore, puisque, n'en déplaise à Anthony Hernandez, l'Estonie est le pays d'Europe où les retraites ont le plus augmenté en 2009, malgré une crise d'une ampleur inégalée ailleurs en Europe, en dehors des deux autres Pays baltes), une politique qui refuse de céder à la démagogie (la relance budgétaire, les emplois aidés, et autres traites sur l'avenir), et pour autant gagner les élections, probablement même en consolidant son avance.

A demain soir!

Remo a dit…

Le dernier sondage de TNS-EMor donne les résultats suivants:

- Réforme 29%
- IRL 25%
- Centre 23%
- Soc-Dem 14%
- Verts 3% (donc non représentés au Parlement)
- Union du peuple 2%.

TNS-Emor est de mon point de vue et de très loin le meilleur institut de sondage estonien. Lors des dernières législatives, voici ce que donnait leur dernier sondage, et entre parenthèse, le résultat réel:

- Réforme: 26% (27,8%)
- Centre: 26% (26,1%)
- IRL 17% (17,9%)
- Soc-Dem, Verts et Union du peuple, 8% chacun (respectivement 10,6, 7,1 et 7,1%).

La droite progresserait donc de 10 points de pourcentage entre les deux scrutins.

GF a dit…

Merci pour ces précisions et derniers chiffres.

Remo a dit…

Je me suis largement planté hier soir, mais j'en suis très heureux. Le parti du centre vient en effet de connaître une véritable déroute, en ne terminant qu'au quatrième rang, et en perdant pratiquement la moitié de ses députés (16 contre 29 dans le Riigikogu sortants). Dans l'Ida-Virumaa (est du pays, très majoritairement russophone), Kesk perd près de 20% de ses électeurs par rapport au scrutin de 2007.

Ces législatives sont un triomphe pour la Réforme (39 sièges, +8), pour IRL (26 sièges, + 10), mais aussi dans une certaine mesure pour les Soc-Dem, qui doublent leur représentation parlementaire, de 10 à 20 (les Verts et l'Union du peuple sortent du Parlement, avec respectivement 4 et 2,2% des suffrages).

La Réforme et IRL auront donc une majorité très solide (65 sièges sur 101), de mémoire la plus solide depuis le recouvrement de l'indépendance en 1991.

Chapeau bas!

Remo a dit…

J'ai décidément été un peu vite en besogne... Les chiffres cités ci-dessus ne portaient que sur 250 000 suffrages exprimés, et notamment sur les votes exprimés par internet. Or, on sait que le vote par internet est proportionnellement plus le fait des jeunes (c'est à Tartu, capitale universitaire du pays, que le taux de vote par internet est le plus élevé), et qu'en Estonie, les jeunes votent majoritairement à droite.

Les résultats à cette heure, portant sur environ 98,5% des bureaux de vote (618 sur 627) sont sensiblement différents, mais donnent toujours une majorité accrue à la droite.

La Réforme remporterait 33 sièges sur 101, contre 31 précédemment.
Le parti du centre est bien le deuxième parti estonien, comme prévu, avec 26 sièges, contre 29 précédemment.
IRL progresse de 4 sièges à 23.
Enfin, la progression la plus notable est bien à mettre au crédit des socio-démocrates, qui remporteraient 19 sièges, contre 10 lors des élections de 2007 (ils devaient en avoir 13 à la fin de la législature, du fait des défections de députés élus sur les listes de l'Union du peuple).

La coalition de droite obtient donc une majorité absolue de 56 sièges sur 101, sachant en outre que la dernière législature démontre amplement que les 45 autres sièges ne composent pas un bloc homogène qu'on pourrait tenir pour l'opposition: pas une seule fois en effet, Keskerakond et les Sotsid n'ont voté comme un seul homme au Parlement. De plus, leur coalition contre-nature à la tête de la Mairie de Tallinn n'a pas tenu plus de quelques mois, et a éclaté en début d'année suite à l'affaire Savisaar.

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