18 mars 2009

SVR: le retour d'Herman Simm


James Bond ne ferait plus son travail correctement?
Que fait le MI5?


Non ce n'est pas un film mais belle et bien une affaire d'espionnage qui pourrait être tout droit sortie des cartons d'un prochain opus de James Bond et qui a alimenté les discussions fin 2008 et en ce début d'année - et aussi fait couler beaucoup d'encre (enfin de coups de claviers) sur le magazine en ligne Baltic Business News et dans la presse étrangère (Der Spiegel, Le Figaro, Economist.com, New York Times...).

Espion russe? agent double pour l'Allemagne? Retour à la guerre froide? Qui est Herman Simm et qu'a t-il fait?

Ancien haut responsable au Ministère de la Défense en Estonie jusqu'en 2001 (il avait notamment travaillé sur un système de protection de données dans le cadre de l'entrée dans l'OTAN en 2004), puis chef de la Police Nationale de Décembre 2004 à Mai 2005, Herman Simm a été arrêté en Septembre 2008, puis officiellement accusé de haute trahison par la Court de justice du comté d'Harjumaa le 25 février 2009 et condamnée à une peine de prison de 12 ans et demie ainsi qu'à une amende de 20 155 000 EEK (environ 1 300 000 Euros). Il purgera sa peine dans le sud-est du pays (proche de la frontière russe...) dans la prison de Tartu.

Durant ces années où il a "servi" l'Estonie en tant que haut responsable, il aurait détourné des documents secrets et informé le SVR (le service de renseignement russe) par l'intermédiaire de
Valeri Zentsov et Sergei Jakovlev, ce-dernier cachant sa vraie identité sous un nom portugais – Antonio de Jesus Amorett Graf.
Simm aurait ainsi fait passer plus de 3000 documents classés contenant des informations non seulement sur des secrets estoniens mais également étrangers. L'intéressé recevait en échange une rémunération et la Police a retrouvé à son domicile des centaines de documents enregistrés sur CD ou clés USB prouvant les faits.

Cette affaire d'espionnage, ajouté aux dernières affaires de géopolitique dans le Caucase, sent mauvais la guerre froide et ce scandale qui semblait a priori toucher seulement l'Estonie prend des proportions bien plus importantes.

Ainsi, l'OTAN s'inquiéte de l'élargissement de l'organisation aux anciens pays de l'ex-URSS qui pourraient être vulnérables face à l'infiltration des services de renseignements russes. La diplomation européenne a également exprimé ses craintes face à ce que le Financial Times a qualifié de "plus important scandale d'espionnage de l'histoire" de l'OTAN depuis la fin de la guerre froide: Simm "avait un total accès à des informations sur l'OTAN et l'UE qu'il pouvait transmettre aisément à ses complices russes".
Cette affaire remet donc en question non seulement l'expansion de l'OTAN mais également celle de l'Union Europénne.

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